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>>Prélèvement de crachat / expectoration

29 octobre 2023
Auteur(s) : 
Yves GILLE
Antoine PIERSON
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Niveau de mise à jour : 4 l

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ATTENTION : tout crachat peut être tuberculeux d’où obligation de porter masque et lunette et, de préférence, travaillez derrière un écran.

Les prélèvements de crachats sont réalisés pour la recherche :
 de bactéries responsables d’infections bronchiques et pulmonaires
 de bacilles tuberculeux,
 de parasitoses : aspergilloses (Aspergillus), pneumocystoses (Pneumocystis).

Appliquer une technique parfaite de prélèvement est indispensable si non on n’examinera et mettra en culture que des bactéries buccales ou nasales. L’examen, après beaucoup de travail et de dépenses, ne servira alors qu’à égarer le clinicien !

Matériel

 Pot à crachats stérile ou, à défaut, n’importe quel récipient de verre bien lavé et séché avec un tissus propre et, si possible, stérilisé. En pratique, le fait de laisser le récipient recouvert d’un linge propre en plein soleil une journée, suffit pour ce prélèvement.
 une pipette Pasteur coupée court pour disposer d’une large ouverture (pour aspirer des grains de pus),
 éventuellement une boite de Pétri propre (et stérile si on envisage une mise en culture) pour y dissocier le crachat,
 quelques centilitres d’eau filtrée (et stérile si on envisage une mise en culture) pour y dissocier le crachat,

Techniques de prélèvement par la toux dirigée

Nous ne nous intéresserons qu’au prélèvement simple de crachats par les moyens naturel (toux et expectoration) : les prélèvements invasifs (lavages broncho-alvéolaires généralement) relèvent du pneumologue.

Effectuer le prélèvement si possible avant traitement antibiotique (ou en cas d’échec patent de ce traitement).

On prélèvera :
  chez un patient à jeun,
  le matin au réveil,
  après la toilette bucco-dentaire et rinçage de la bouche à l’eau distillée stérile (éventuellement additionnée d’un antiseptique doux ou de bleu de méthylène),
 après mouchage.

« Diriger » l’expectoration : on fait expirer le plus complètement possible le patient en l’aidant d’une pression douce sur la partie supérieure du thorax (expiration forcée) et en lui demandant de retenir sa toux. Après quelques expirations il tousse et dépose immédiatement les sécrétions remontées dans la bouche dans le pot à crachat.

On peut recommencer la manœuvre 2 ou 3 fois.

Le crachat sera examiné macroscopiquement. S’il est salivaire (voir plus bas), il sera rejeté et on recommencera la manœuvre.

Techniques de prélèvement par expectoration induite

L’emploi d’aérosols de solution stérile tiède de NaCl à 3%, est utile chez les sujets asthéniques et les enfants ne pouvant répondre aux ordres. Ces aérosols peuvent aussi être réalisés avec de l’eau distillée stérile additionnée de 10% de glycérol et 15% NaCl.

Rejeter les crachats salivaires.

Examen macroscopique du crachat

 La salive est claire, filante, incolore (rejeter le crachat si il est uniquement ou essentiellement salivaire),
 Le mucus est plus épais et plus consistant, il est gris-verdâtre, translucide et difficile à dissocier,
 Le pus est épais et opaque, traduisant la présence de nombreux éléments plus ou moins altérés. Il est jaune-verdâtre, et se présente sous la forme de petites stries, de petites virgules ou de petits points, difficiles à dissocier du crachat.

Traitement du crachat pour examen microscopique et mise en culture

Pour les crachats, il est indispensable de travailler sur les parcelles de pus du crachat et non sur les contaminations salivaires ou nasales. Pour cela, on prélèvera des parcelles purulentes.

Pour plus de détails et précisions, se reporter à "étalement de crachats"

Pour prélever ces parcelles :
  dans une boite de Pétri stérile, verser une dizaine de ml d’eau stérile,
  verser dans cette eau tout ou partie du crachat,
  bien disperser le crachat avec la pointe d’une pipette Pasteur ouverte (coupée court pour que son ouverture soit large),
  repérer une parcelle purulente et la prélever par aspiration (poire) avec la pointe de la pipette,
  porter cette parcelle sur une lame et l’écraser avec une autre lame. Séchez et fixez ces lames (ne jamais sécher avec un sèche cheveux pour ne pas disperser des BK !),
  si vous pouvez mettre en culture : porter une autre parcelle dans un tube et ajouter une quantité de sérum physiologique (NaCl à 9 g/l) stérile environ 5 fois plus importante que le volume de la parcelle,
  bien agiter (Vortex) pour disperser complètement la parcelle. C’est cet échantillon qui servira pour les mises en culture.

Si il n’y a pas de parcelles de pus, pratiquer avec des parcelles de mucus comme si c’était des parcelles de pus.

La microscopie donne une idée de la qualité du prélèvement : on doit voir des polynucléaires et des cellules bronchiques facile à reconnaitre lorsqu’elles sont ciliées (il y en a toujours qq unes sur un bon prélèvement).

Pour les prélèvements à la recherche de tuberculose, versez le contenu de la boite de Pétri dans le récipient de prélèvement, fermez le et mettez le à l’étuve (ou tout autre lieu dont on maintiendra la température entre 30 et 38° C) pour 24 h. Reportez vous ensuite à Tuberculose pulmonaire, paragraphe "DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DIRECT".

Pour le diagnostic des autres infections bactériennes pulmonaires, reportez-vous à Diagnostique d’une INFECTION RESPIRATOIRE / PULMONAIRE.


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