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>>Culot urinaire.

4 novembre 2023
Auteur(s) : 
Yves GILLE
Antoine PIERSON
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Niveau de mise à jour : 4 l

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Introduction

Le culot urinaire ne doit être utilisé que pour le diagnostic d’une urétrite (ou d’une tuberculose urinaire. Cf infra), donc sur un prélèvement de premier jet d’urine.
C’est donc l’équivalent d’un écouvillonnage urétral en bien moins douloureux !
Effectué pour réaliser un prélèvement urétral, la réalisation d’un culot urinaire est indispensable.

Le culot urinaire se réalise impérativement sur l’urine fraîche, venant d’être émise.

Il ne doit pas être utilisé pour le diagnostic d’une infection urinaire (cystite ou pyélonéphrite) (voir Diagnostic d’une infection urinaire) : pour un prélèvement à mi-jet effectué pour le diagnostic d’une infection urinaire, il est déconseillé - contrairement à ce qu’on voit ou entend souvent - car la concentration qu’on en obtient est très variable en fonction de la concentration des urines en mucus (créant donc un culot de taille variable). Les dénombrements microscopiques seront donc totalement trompeur.
D’autre part l’urine non concentrée par centrifugation contient un nombre de bactéries et de leucocytes très suffisant pour affirmer le diagnostic, quitte, très exceptionnellement, à examiner 20 à 50 champs. (voir Diagnostic d’une infection urinaire).
Outre le 1° jet d’urine, seuls les recherches de tuberculose urinaires nécessitent une centrifugation des urines.

Procéder tout d’abord à un prélèvement d’urines de premier jet.

Mode opératoire

 Prélevez 10 (ou 5) ml de l’urine au préalable agitée pour remettre en suspension les éléments,
 les transvasez dans un tube propre pour centrifugeuse, en verre ou en plastique, de préférence conique,
 centrifugez le tube pendant 5 minutes à vitesse modérée (3 000 tours pour une centrifugeuse de paillasse banale),
 videz le tube de son urine et faisant attention de ne pas verser le culot (si le culot semble ne pas tenir, aspirez à la pipette Pasteur stérile munie d’une poire le liquide au dessus du culot),
 dispersez le culot avec la pointe de la pipette Pasteur flambée,
 déposez une petite goutte du culot sur une lame avec la pipette Pasteur,
 recouvrez par une lamelle,
 examinez au x 40. Si vous n’êtes pas équipé d’un contraste de phase (ou d’un contraste interférentiel de Nomarski, bien plus rare) et que le contraste est médiocre, fermez progressivement le diaphragme du condenseur. S’il n’y a pas de diaphragme, vous pouvez essayer de descendre un peu le condenseur ou de baisser l’intensité lumineuse.

On recherche

 des éléments cellulaires : leucocytes, hématies, cellules épithéliales, cellules rénales, autres cellules,
 la flore microbienne, bacilles ou coccis,
 des éléments mycéliens ou des levures,
 des parasites (œufs de schistosomes, Trichomonas vaginalis repérables au mouvement de leur flagelle. Ce mouvement est quasi le seul moyen de les repérer. Il cesse dans les 10-20 min suivant le prélèvement d’où la nécessité impérative de pratiquer cet examen dès l’émission d’urine),
 des cristaux, des cylindres, des débris.

Cotez chaque éléments identifiés en : 0 (absence de), + (rares), ++ (présence de), +++ (beaucoup de), ++++ (multitude de).

On fait ensuite glisser la lamelle, avec un fétu de bois ou paille, dans le pot à Javel pour procéder, après fixation et séchage (chaleur douce ou alcool à 70° quelques minutes) (cf : fixation d’une lame) à une coloration de Gram indispensable pour ce prélèvement vénérologique,

Sur d’autres lames préparées à cet effet à partir du culot, on pourra effectuer une coloration cellulaire type Giemsa et/ou une coloration parasitaire.

Éléments rencontrés dans le culot urinaire

 CRISTAUX :
Ils n’ont pas grand intérêt sauf comme éléments de la recherche d’une étiologie de lithiase.

  • Acide urique,
  • Urates,
  • Oxalate de calcium,
  • Cystine,
  • Sulfamides,
  • Cholesterol,
  • Phosphate de calcium,
  • Phosphate ammoniaco-magnésien.

 CELLULES

  • Hématies intactes (face et profil),
  • Hématies échinulées (en hérisson),
  • Hématies fantômes,
  • Leucocytes intacts,
  • Leucocytes altérés,
  • Spermatozoïdes,
  • filaments mycéliens et levures.

 CYLINDRES

  • Cylindre hyalin : ils n’ont pas de signification. Ce ne sont que des artéfacts, assez rares, dus à la centrifugation des urines,
  • Cylindre granuleux (images de cylindres granuleux ici).
    Les cylindre granuleux sont des amas associant de façon variable (d’où des aspects différents) hématies, leucocytes, cellule rénales et bactéries. Ils se forment, lors de pyélonéphrites, dans les canalicules rénaux dont ils sont des moulages (d’où leurs tailles variées selon qu’ils proviennent de gros ou petits canalicules).
    Ces cylindres sont un signe de certitude (malheureusement rare) d’infection rénale (= pyélonéphrite) donc d’une infection particulièrement grave.

 PARASITES

  • Trichomonas vaginalis,
  • Schistosoma haematobium.

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