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>>Techniciens de laboratoire

16 octobre 2017
Auteur(s) : 
Antoine PIERSON
Yves GILLE
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Niveau de mise à jour : 4

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On rencontre dans les pays défavorisés et particulièrement en Afrique deux grands types de techniciens :
 des techniciens diplômés, ayant reçu une formation effective en école,
 des non techniciens : infirmiers (de divers niveaux et diplômes), voire des gérants de dépôts de médicaments, plus ou moins formés àdes techniques biologiques.

À côté on rencontrera des "aides techniciens" généralement sans formation initiale, formés "sur le tas".

Techniciens diplômés

Ils sont généralement assez bien formés au moins àla théorie (les écoles manquant de matériel pour la formation pratique). Ils sont souvent curieux et intéressés voire passionnés par leur métier qu’ils considèrent, àjuste titre, valorisant : un technicien, lorsqu’il est bon, dans un centre isolé est situé comme immédiatement au-dessous du médecin et il tient àcette considération.

Mais ils ont souvent des lacunes dans :
 la gestion et organisation du laboratoire (commandes, prévisionnel...),
 l’entretien du matériel, en particulier des appareils un peu sophistiqués qu’ils peuvent n’avoir jamais rencontrés. Ils souffrent souvent de la croyance que "un appareil occidental ne peut que donner un résultat juste" et, conséquence inconsciente, ne peut tomber en panne ni n’a besoin d’entretient réguliers...
 le contrôle de qualité interne et externe, apparemment peu enseigné, et qui leur semble superflu, donc inutilement coà»teux,
 l’hygiène et la sécurité où des automatismes remplacent d’insuffisantes compréhensions et réflexions sur les dangers pour les techniciens, les autres personnels et l’environnement.

Non techniciens

Ils sont généralement très inférieurs àla tâche qui leur est confiée et ceci d’autant plus quand ce sont des infirmiers jugés incapables et dont le gestionnaire s’est débarrassé dans le laboratoire !
Ils n’ont généralement reçu que des formations glanées dans d’hypothétiques enseignements.

Aides techniques

Ils n’ont généralement pas reçu de formation technique préalable (parfois ils l’ont interrompu en cours de cursus). Ils sont souvent de niveau BEPC local et sont formés par le technicien local.
Ils ont été recrutés pour aider le technicien local voire pour y suppléer pendant de courtes absences.
Ils sont volontiers motivés, ce poste leur assurant un revenu régulier et une valorisation personnelle malgré leur absence de diplôme. Ils sont souvent curieux et souhaitent progresser.
Leurs niveau et capacités varient donc beaucoup selon le goà»t et les qualités pédagogiques du technicien.
Bien formés ils peuvent être très utiles pour soulager le technicien de tâches longues comme les recherches microscopiques de paludisme, de mycobactéries, les dénombrements sur lames et en cellules de comptage. Ils s’avèrent après quelques années, maitrisant bien les analyses courantes, capables d’assurer des intérims.

Hiérarchie entre les techniciens

Comme il n’y a habituellement pas de biologistes pour diriger le laboratoire, une hiérarchie sera nécessaire entre techniciens, dès qu’il n’est plus seul.
En principe cette hiérarchie a été décidée par le chef de centre mais s’y superpose, et habituellement prédomine, une hiérarchie soit liée àl’âge, soit coutumière et, là, totalement imperceptible (et soigneusement cachée) aux occidentaux. La hiérarchie homme-femme est loin d’être systématique et inenvisageable si la dame est la seule de famille noble !
Il faudra savoir, si besoin, jouer de ces relations et les utiliser habilement... ce qui reste fort délicat.

Formation des techniciens

Il sera pratiquement toujours nécessaire de former et de faire comprendre la nécessité des :
 gestion des réactifs, matériel, appareils...
 entretien quotidien (interne) et périodique (externe) àapporter aux matériels et appareils,
 contrôles de qualité internes et externes,
 gestion des analyses et des patients et leur suivi (cahiers de paillasse, rendu et acheminement des résultats...), voire usage de logiciels de laboratoire,
 hygiène et sécurité, en particulier protections personnelles dans le laboratoire mais aussi gestion, évacuation et destruction des déchets, nettoyage du laboratoire, eau de Javel...
 Ã©thique médicale et secret professionnel.

Les formations techniques proprement dites qui peuvent s’inspirer largement des fiches de ce site, seront dispensées selon les besoins... et très souplement en sachant que, sur certains sujets, les techniciens expérimentés ont souvent vu beaucoup plus que nous ne verrons jamais (paludisme et nombre d’autres parasites, BK...) alors qu’ils ont souvent peu d’expérience de la lecture bactériologique des prélèvements (prélèvements vaginaux et urétraux, recherche de diphtérie, de gangrènes gazeuses, de charbon...), peut-être car la demande clinique est rare... mais comment serait-elle importante si le technicien ne sait pas répondre ?!
Il est essentiel de percevoir (ce qui ne sera généralement pas explicité) ce qui est su et ce qui ne l’est pas.


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